Depuis la découverte au XVIIIe siècle par Antonie Van Leeuwenhoek de la présence de bactéries dans la cavité buccale, les progrès de la biologie moléculaire et des techniques de séquençage ont permis de mieux comprendre la complexité du microbiote oral et son rôle sur la santé humaine.
Plus qu’ailleurs dans l’organisme humain, ce microbiote doit s’adapter à des conditions extrêmes et fluctuantes induites par l’alimentation, la boisson et les pratiques d’hygiène bucco-dentaire. Plus de 700 espèces bactériennes communes à la plupart des individus ont été dénombrées. Parmi les genres les plus représentés figurent StreptococcusG , VeillonellaG et GranulicatellaG, dont la répartition varie en fonction de la localisation dans la cavité buccale.
A l’image du microbiote intestinal, un microbiote oral associé à une bonne santé est caractérisé par sa diversité. Cette diversité garantit le maintien de fonctions métaboliques bactériennes favorables à l’hôte et limite l’installation de pathogènes en occupant les niches écologiques et en contribuant à la dégradation de facteurs de virulence. Le déséquilibre du microbiote oral a été associé à des maladies « locales » telles que les caries, les maladies parodontales responsables de la perte des dents et aux cancers buccaux.
Au-delà, peut être par des mécanismes mettant en jeu la translocation bactérienne et la modification des microbiotes tissulaires, une dysbiose orale est associée à la survenue de maladies cardiovasculaires dont, notamment, l’infarctus du myocarde ou encore de maladies métaboliques telles que l’obésité et le diabète. Un nouveau microbiote à découvrir ou redécouvrir dans ce nouveau numéro.
Bonne lecture !