Le microbiote pulmonaire

Quand cette revue a été conçue en 2015, ses fondateurs avaient vu juste en la dénommant La Revue des Microbiotes. Après la description du microbiote intestinal, du microbiote oropharyngé, du microbiote cutané, du microbiote urogénital, la science commence enfin à nous livrer le secret du microbiote pulmonaire. La médecine a longtemps considéré qu’un poumon sain est un poumon stérile. A l’heure de l’evidence-based medicine, il est intéressant de réaliser que ce dogme s’est construit à partir de données très ténues* datant des premières heures de la microbiologie1 et qu’il a perduré pendant plus d’un siècle.

Il a fallu attendre que des études centrées sur les pathologies respiratoires chroniques aient la bonne idée de prendre des sujets sains comme témoins pour objectiver la présence d’un métagénome pulmonaire. Il n’en reste pas moins que ce microbiote pulmonaire reste complexe à décrypter pour plusieurs raisons : difficulté d’accès à l’organe et complexité anatomique de celui-ci, risque de contamination salivaire, dynamique de cet écosystème qui résulte d’une équation complexe entre les facteurs d’entrée et de sortie.

Que nous disent les études ? Un des éléments les plus frappants pour l’organe dédié à la respiration est qu’une part importante de son microbiote est tenue par des bactéries anaérobies strictes, dont certaines pourraient jouer des fonctions indispensables à la bonne santé pulmonaire. Appliquées aux pathologies respiratoires qui sont en émergence comme l’asthme ou la BPCO, ces données nouvelles ouvrent des perspectives fantastiques. A ce sujet, le Professeur Antoine Magnan, pneumologue au CHU de Nantes, nous livre un témoignage passionnant.

Ce nouvel opus est l’occasion de vous proposer une version électronique pour embarquer à bord de La Revue des Microbiotes où de clics en clics vous pourrez naviguer dans vos rubriques préférées.

Bonne lecture et bonne navigation !

1. Hildebrandt. Experimentelle Untersuchungen über das Eindringen pathogener Mikroorganismen von den Luftwegen und der Lunge aus. Beitr Pathol. 1888. Anat Physiol. 3:411–50.